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la vie entre parenthèses, le temps d'une lecture toutes les courtes fois la deuxième révolution française « oxus » le couteau ordinaire le chemin mots croisés hommage à green boots anniversaire où est charlie? question pour un champion le crayon étoile filante faites demi-tour dès que possible les jumeaux de mengele le grand mot messagerie vous devez être connecté à votre compte pour me contacter liens ""… le livre! le grand manitou et autres courtes fois unblog.fr « oxus » la deuxième révolution française 2 septembre, 2018, 20 h 58 min classé dans : non classé - « bonjour. dans le cadre de notre étude sur les germes de la deuxième révolution française, plus de 300 ans après 1789, j’ai choisi de vous parler des privilèges de l’élite concernant l’éducation, dans la démocratie française ». - bien. - « en introduction, je souhaiterais énoncer trois définitions. d’abord, « élite ». l’élite d’une société se définit en sociologie comme étant la minorité d’individus auxquels s’attache un prestige et, en pratique, le plus de pouvoir. ce prestige et ce pouvoir sont dus à des qualités naturelles ou acquises. un régime élitiste est une aristocratie. ensuite, la définition de « aristocratie ». l’aristocratie est une forme de gouvernement où le pouvoir souverain appartient à la noblesse. enfin, la définition de « démocratie ». la démocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple (principe de souveraineté), sans qu’il y ait de distinction due à la naissance, la richesse, la compétence, etc… (principe d’égalité)». - ah! je sens qu’on va s’amuser. je voudrais du calme dans la classe, s’il vous plaît. - « la lutte pour l’abolition des privilèges d’une minorité représente, dans notre histoire nationale, l’étincelle de ce qui va embraser deux fois la france et mener à la révolte du peuple. je tenterai, dans mon exposé, de faire des liens entre les deux révolutions françaises, et de montrer le rôle central des inégalités scolaires dans le soulèvement populaire qui conduira à la deuxième révolution française». - votre nom? vous avez un nom, peut-être, monsieur dupont? il faut le dire, voyons! je suggère également que vous citiez en introduction votre classe, et que vous fassiez une allusion à l’examen oral du brevet des collèges pour lequel nous faisons cette étude sur les germes de la deuxième révolution française. compris? - oui monsieur. « bonjour… » - non, enchaînez. ah! juste une remarque: vous devriez rappeler, comme toujours quand on parle de la deuxième révolution française, que les contextes politiques, climatiques, religieux, humains, etc…, etc…, sont très différents entre les deux révolutions, et tout, et tout, mais bon, enchaînez. - oui monsieur… - on vous attend, monsieur dupont… ah! vous avez peut-être choisi l’axe opposé? celui où l’on met en parallèle les deux révolutions? eh bien allez-y, jeune homme! je ne peux pas dire que ce soit une erreur. vous voyez qu’on peut faire dire ce que l’on veut à l’histoire. et c’est votre professeur d’histoire qui vous le fait remarquer! - « avant chacune des deux révolutions, et pour des raisons différentes, la france traversait des années marquées par la conjonction de divers éléments : guerres (la france à participé à la guerre d’indépendance des états unis dans un cas, et dans les conflits au moyen orient ou en afrique dans l’autre), bouleversement d’un ordre mondial dans lequel la france devait se positionner, insécurité, mauvaises conditions climatiques, pauvreté du peuple s’opposant à la richesse d’une minorité (clergé et noblesse pour la première rf, et ce que les sociologues ont appelé « élite » pour la deuxième rf), importantes inégalités sociales institutionnalisées (on parle dans les deux cas de « privilèges ») ». - résumé un peu gauchiste, mais vrai, qui fait ricaner vos copains. j’ai d’ailleurs le privilège de pouvoir distribuer des heures de colle aux élèves de la classe, si nécessaire. alors je vous conseille de vous calmer. venez-en au fait, monsieur dupont. et ne dites plus rf pour révolution française ou je vous colle vous aussi. reprenez. - « bonjour… » - non, je voulais dire « continuez », pardon. - « à partir de l’an 2000, les pays de l’ocde ont participé tous les trois ans à une étude nommée pisa, pour « programme international pour le suivi des acquis des élèves ». cette étude comparait les performances des élèves de 15 ans issus de différents environnements d’apprentissage pour comprendre ce qui les préparait le mieux à leur vie d’adulte. elle aidait à déterminer les facteurs exogènes qui influençaient les performances des élèves ». - ah! dites-nous ce que ces études pisa ont montré, c’est important. écoutez bien, tous! - « tous les trois ans, avec une régularité de métronome, on a constaté que le niveau du système éducatif français était moyen. mais on a surtout mis en évidence son inégalité et son inefficacité. plus que dans la majorité des autres pays, la réussite et l‘échec scolaires y dépendaient de l’origine socio-économique. les études pisa ont rapidement montré le lien entre équité et efficacité d’un système d’éducation. pourtant l’écart entre les élèves issus des différents milieux n’a cessé de se creuser. en 2015, le système français est plus inégalitaire que la plupart des pays de l’ocde ». - vous auriez pu utiliser des chiffres plus récents. mais bon, vous me rétorquerez que le sujet de l’exposé est « les germes »… - « de multiples ségrégations avaient mené à la déclaration universelle des droits de l’homme à l’époque de la première rf. c’est la ségrégation scolaire qui a conduit la france à la deuxième rf ». - une heure de colle. je vous avais prévenu, monsieur dupont. - mais monsieur! tout le monde… - ah! parce que tout le monde dénature les révolutions françaises en leur donnant du rf, il faudrait que je vous laisse faire? voyez ce que rf a fait à la république française! l’école de la république, avec un grand r, est sensée être « également accessible à tous les citoyens, et propriété collective de tous ». or vous venez de nous montrer que la république n’était plus qu’un mot attaché au mot « école ». avec rf, la république et la révolution ne sont même plus des mots. elles ne sont plus rien. une heure de colle, je vous dis. continuez, s’il vous plaît. - « de multiples solutions ont été rapidement proposées par des experts, notamment des sociologues. en effet, cette ségrégation scolaire exigeait une réponse politique forte. on a suggéré: de développer la mixité sociale dans les classes, mais aussi dans les villes, d’offrir aux élèves ségrégués de meilleures conditions de travail qu’aux autres, d’améliorer la formation continue des enseignants, de favoriser des établissements privés ouverts aux élèves défavorisés en modulant les dotations budgétaires selon les élèves recrutés ». - pourquoi? je vous ennuie avec mes interruptions, monsieur dupont. mais: pourquoi faire cet effort? - mais pour mettre fin à cet « entre soi »! pour que chaque enfant sache que la société n’est pas uniquement son quartier, son milieu, sa famille, qu’ils soient aisés ou défavorisés! il y a un effet de pair, un effet d’entraînement, qui pousse chacun à ne pas rêver différent, à ne pas modifier ses espoirs scolaires, professionnels, mais aussi amicaux ou amoureux! - continuez. - « oui… heu… la réponse politique a été mauvaise. ou plutôt: inadaptée, insuffisante. d’abord, on a assisté à une translation des inégalités: le bac devint plus accessibles à tous? les enfants des milieux aisés suivirent des doubles ou triples cursus, par exemple. ensuite, les exigences scolaires étant devenues plus élevées, on délégua une partie de la scolarisation aux familles. or cela impliquait une disponibilité des familles, une compréhension du système scolaire et de ses attentes, une capacité à financer des cours particuliers payants. les élèves issus de milieux défavorisés n’avaient pas ces atouts. peu à peu, le système de ségrégation scolaire eut des répercussions urbaines, les fa